« Selon mes calculs, cela ferait au moins six millions quarante-huit mille secondes que je macère ici ; cent mille huit cents minutes que j’ai perdu la tête ; mille six cent quatre-vingts heures à ne voir qu’une image floue de moi-même — car il n’y a pas de surfaces réfléchissantes, hormis les fenêtres, dans cette pièce. Soixante-dix jours à boire et à manger dans de la vaisselle de plastique. Bien sûr, ces calculs sont approximatifs : il n’y a pas de calendrier ni même d’horloge ici. Si je sais à peu près où me situer dans le temps, c’est grâce au journal que je tiens depuis que mes blessures se sont résorbées. »
Comment Jeanne Rivard s’est-elle retrouvée dans cette chambre, auprès de cet homme qui prétend être son père et qui l’appelle Amalia ? Les souvenirs épars qui remontent à la surface ne concordent en rien avec ce que cet inconnu lui raconte du passé.
Tout au long de ce thriller psychologique redoutablement efficace, la jeune fille tente d’échapper à son ravisseur. Et puisqu’il faut bien meubler les longues heures passées enfermée avec elle-même, elle écrit. Mais traque-t-elle les bons souvenirs ? Et si elle n’avait plus toute sa tête ? N’entend-elle pas des voix ?
Il suffit de peu, parfois, pour que la fiction prenne le pas sur le réel.

