Le commun des mortels

Foule anonyme de passants inaperçus, croisés tous les jours sur la rue, dans les commerces et autres endroits publics, qui n’affichent aucun trait particulier sinon celui d’être dans la moyenne et la conformité de celles et ceux de leur sexe, de leur culture et de leur génération. Des gens ordinaires qu’on ne remarque pas même s’ils vous bousculent, parfois, faute de les avoir évités. Ils se fondent dans le décor et n’éveillent aucune curiosité qui ne soit, au mieux, éphémère et négligeable.

Chacun a son histoire, ses moments de joie et d’adversité, de gloire ou d’infamie, qu’on serait bien en peine de reconnaître au premier coup d’oeil. Quelques-uns sont âgés, solitaires et oubliés, d’autres pas, mais tous vieilliront au même titre que vous et moi, nous, leurs semblables. À moins qu’un mauvais état de santé, une fâcheuse mésaventure, un évènement imprévu ou une action maléfique n’entraîne une fin subite à leurs jours sur terre… ou à ceux de leurs victimes.

Ici (Zones d’ombre) la mort rôde partout. Naturelle ou violente. Elle a déjà frappé, elle surgit de nulle part ou on la sent venir. Maladies et accidents, fortuits ou provoqués, suicides, vengeances, attentats, meurtres, assassinats, torture, négligences et omissions. Les protagonistes, auteurs de ces méfaits, victimes ou simples témoins, sont aussi des gens comme vous et moi, monsieur et madame Tout-le-monde, le commun des mortels, qu’on serait toujours en peine de reconnaître au passage. Ou peut-être pas…

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