Quelques arpents de ruines

Né à Montréal dans le quartier Saint-Henri. Yvon d’Anjou est un amant de la poésie depuis l’âge de 14 ans. Il a étudié la philosophie et la littérature pour chercher à donner sens et beauté au monde.
Quelques arpents de ruines est son sixième recueil. Son troisième, UrB@nIdÉe, a été couronné d’un prix de la FQLL et mis en nomination pour le prix Paulette Chevrier, se classant bon deuxième au Québec.

Artaud déclare qu’il est spécialiste de la révolte. Frankétienne nous appelle à entrer dans la spirale et le mouvement créatif de la vie en faisant reculer les frontières. Il faut aller toujours, avec le flair de l’art, au-delà du concept réductif et immédiat. Selon lui, le concept net de la spirale en est un qui part de l’origine et, de ce début de parcours, cherche la dialectique du rapport de l’âme à la nature, comme une spirale de la naissance jusqu’à son aboutissement ultime, c’est-à-dire la platitude de la mort, qui est la fin de la spirale. La mort est le non-lieu, cet endroit où le chaos ne parle plus pour le vivant, où le mouvement final se tait, s’éteint, où le langage est finalement clos.

Pour moi, la poésie est une révolte qui veut faire de sa vie une spirale, une telle spirale, qu’elle peut même faire de sa ruine, avec le mouvement résilient du créatif obstiné, une oeuvre artistique par l’instrument de la parole. Cet instrument est outil de chasse, de base, arme de combat, ustensile du verbe, moteur de l’être qui cherche à se transcender avec courage au-delà de la vie quotidienne et limitative pour finalement traverser l’histoire personnelle de ses quelques arpents de ruines. Quand on sait l’écouter, la poésie de la vie peut faire battre notre coeur avec courage et nous prémunir de force afin de traverser le conflit d’être au monde, cette grande forêt d’incertitudes, de joies et d’épreuves.